Producteur converti en bio depuis près de 20 ans, Alain Delangle a vécu de l’intérieur l’évolution de l’agriculture biologique en France et son entrée progressive dans la restauration collective. Portrait d’un acteur engagé, militant pour une restructuration de l’approvisionnement conjuguant bio, local et équitable.Quand, en 1988, Alain Delangle et son associé s’installent sur une exploitation laitière dans l’Orne (Basse Normandie), il est très peu question de bio dans le milieu. Mais « dès le départ, nous étions à la recherche d’un système de production le plus autonome possible ». Réduction des achats, savoir-faire agronomique, équilibre entre production animale et végétale… Autant de réflexions qui le conduisent naturellement à franchir le pas du bio dès 1996.
Mutualisation et indispensable lobbying
Il s’engage alors dans le réseau Fnab (Fédération nationale d’agriculture biologique). Il est le premier président du groupement départemental d’agriculture biologique de l’Orne, avant de devenir président du groupement régional. Désormais membre du bureau national, il est en charge du dossier de la restauration collective, un sujet qu’il connaît bien pour avoir participé en 2003 à la création d’une plateforme régionale d’approvisionnement en viande bio. Malgré les difficultés, « cette expérience, novatrice à l’époque, a été une très bonne école et m’a permis de me pencher sur le sujet au niveau national ». Accompagné par un chargé de mission, Alain Delangle porte donc ce dossier à travers un travail de mutualisation des initiatives de terrain, mais aussi de lobbying politique.