Prévenir la dénutrition par des dépistages précoces, mieux former les professionnels, réaliser un travail sur la sécurité alimentaire au plus haut niveau politique, créer une consultation diététique de ville ou encore inciter à plus de pratique du sport, telles étaient les demandes de plusieurs professionnels de santé et autres acteurs le 15 novembre dernier. À l’occasion, de la clôture de La Semaine nationale de lutte contre la dénutrition, un colloque organisé par le Collectif de lutte contre la dénutrition, le Collectif national des associations d’Obèses, et la Fédération Françaises des diabétiques, s’est tenu à l’Assemblée nationale : « Obésité, diabète, dénutrition : faisons cause commune contre les maladies nutritionnelles », au cours duquel plusieurs chiffres ont été mis en avant et appuyant ces revendications.
La malnutrition et la dénutrition : 4e cause mondiale de décès
En effet, en France, 20,4 milliards d’euros sont consacrés au coût social du surpoids et de l’obésité. Par ailleurs, 2 millions de personnes sont concernées par la dénutrition quand 20 millions sont en situation de fragilisation sociale. Quand 50 000 enfants sont touchés par la dénutrition, dont 1 enfant hospitalisé sur 10, 40 % de personnes âgées sont hospitalisées pour la même maladie. Des chiffres sous-estimés dû au manque de connaissances autour de cette maladie pourtant curable. Pour Anne-Sophie Joly, Fondatrice du Collectif National des Associations d’Obèses (CNAO), une prise de conscience sur la malnutrition et la dénutrition est nécessaire. D’autant plus qu’il s’agit de la 4e cause de mortalité dans le monde. Par ailleurs, il a été souligné qu’en 20 ans, les cas de diabètes ont augmenté de 160 %, avec 30 % de diabétiques dénutris. Des chiffres mis en parallèle avec ceux de l’étude One Health sur les 8 millions de Français en précarité alimentaire et les 19 milliards représentant les coûts négatifs du système alimentaire, dans lesquels les dépenses liées à la santé représentent 12,3 milliards d’euros.
Augmentation du public précaire
Côté précarité, en 5 ans le public des Banques Alimentaires a augmenté de 30 %. Parmi ce public, se trouvent 71 % de personnes avec un problème de santé : 1/3 est en surpoids, 16 % est diabétiques et 16 % a des problèmes cardio-vasculaires. Des données qui ont poussé les Banques Alimentaires à rejoindre le Collectif de lutte contre la dénutrition et à développer des actions terrain “Bon geste, bonne assiette” en lien avec le PNNS, consistant à des ateliers de cuisine, de prévention santé et d’activité physique adaptée avec l’association Siel Bleu. Enfin, un zoom a été réalisé sur les relations entre dénutrition et santé bucco-dentaire et 3 tables rondes ont eu lieu mettant en avant les problématiques de remboursements des consultations diététiques et de financement du sport adapté, entre autres. N.G.
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