Restauration Collective

Claude Fischler : une vision de l’avenir à contre-courant

Face aux prévisions des experts du secteur, Claude Fischler,  sociologue spécialiste de l’alimentation humaine et directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique, directeur également du Centre Edgar-Morin a un tout autre regard sur l’avenir de la restauration collective. Fort de sa vision synoptique des comportements alimentaires en France et à l’international, il met en exergue la spécificité des comportements alimentaires des Français et révoque en doute la déclinaison du modèle anglo-saxon dans l’Hexagone…Pensez-vous à l’instar des grands acteurs du secteur que l’offre alimentaire en restauration collective passe nécessairement par la restauration rapide et nomade ?
Claude Fischler : Il est vrai que les comportements des consommateurs ont changé, que la durée des repas n’est plus aussi longue que par le passé et les moments de consommation sont plus destructurés. Néanmoins, et suite à des études comparatives que nous avons menées en Europe et ailleurs, les Français sont ceux qui respectent le plus des horaires fixes pour déjeuner, par exemple. En outre, le service à table est toujours d’actualité, en dépit de ce que l’on fait dire aux tendances. Certes, les menus ont été simplifiés et il est plus rare de commander une entrée, un plat et un dessert. Néanmoins, le rite de l’entrée/plat ou plat/dessert est encore de mise. Par conséquent, il n’est pas évident que le modèle anglo-saxon

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