L’image de la filière viande n’en finit pas de s’écorner auprès du grand public, mais est-on en situation de crise en restauration collective ?
Il semblerait que non. Pourtant, de la fraude au scandale, le « chevalgate » et ses multiples rebondissements (voir rubrique Actualités « L’affaire « Horsegate » détrônée par le « Sheepgate » » et notre enquête « Chevalgate ») est loin de laisser indifférente une population française déjà échaudée par les nombreuses affaires qui ont secoué le marché de l’alimentaire depuis vingt ans. Cette fois, c’est moins une crise sanitaire qu’une crise de confiance qui se profile depuis le début de l’année… et qui n’a sans doute pas atteint son paroxysme. Recherche de la qualité et pression sur les prix ne font souvent pas bon ménage, en restauration collective comme dans la grande distribution. Aujourd’hui, il faut plus que jamais montrer « patte blanche » pour rassurer les consommateurs, en renforçant la traçabilité et la transparence. La France a ainsi plaidé auprès de Bruxelles pour l’étiquetage obligatoire du pays d’origine pour les plats à base de viande. Les contrôles de l’Etat se renforcent, les tests ADN et autres vérifications des industriels aussi, les autocontrôles des professionnels de la restauration collective ne doivent pas être en reste. Les consommateurs attendent aussi une meilleure information. Du coup, le fait « maison » et les circuits courts sont des arguments de poids en restauration d’entreprise, de santé ou scolaire. Une fois de plus, la sonnette d’alarme a été tirée… Une fois de plus, le principe de précaution est appliqué… Mais entre négligences et dérives, à qui le consommateur accorde-t-il encore du crédit ?
Karine Averty
Rédactrice en chef