Après des retours historiques dans les secteurs de l’enseignement et de l’entreprise (dont nous aurons l’occasion de reparler), nous vous proposons cette fois-ci de nous focaliser sur l’univers de la santé.
Du Moyen Âge à la fin du XVIIIe siècle, l’hôpital-hospice est administré par des communautés religieuses dont la vocation est d’accueillir malades démunis, affamés et nécessiteux. La nourriture y est à la fois réparatrice et spirituelle. En dehors de quelques exceptions, ce n’est finalement qu’à partir des années 50 que l’aventure de l’hôpital moderne va commencer, d’autant que jusqu’en 1960, le sanitaire n’est pas différencié du social.
En 1997-1998, le Musée des hôpitaux de Paris présentait une exposition qui retraçait l’histoire de l’alimentation à l’hôpital du XVe au XXe siècle. Dans l’introduction du catalogue de l’exposition, la conservatrice du musée, Anne Nardin, dressait un portrait particulièrement intéressant de l’hôpital face à la question de l’alimentation : « (…) L’hôpital bénéficie en fait d’une expérience séculaire, qui le dote d’un savoir-faire que plus d’une institution pourrait lui envier », écrit-elle. « Le principe d’autarcie sur lequel il a longtemps vécu lui apprit à maîtriser les chaînes de production et de fabrication, selon des modalités variables dans le temps. L’économie en revanche, pèse très lourdement, et à toutes les époques, sur ce secteur, comme elle pèse sur la totalité d’une institution qui vit exclusivement jusqu’au XIXe siècle de la charité privée. Jusqu’à ce que le développement