L’obésité devient un fléau de l’âge moderne. Une étude de l’Inserm (citée en éditorial) montre du doigt la correspondance entre la montée inquiétante de l’obésité chez les adultes (30 % du surpoids en France) et les enfants et adolescents (16 %) d’une part, et la baisse relative des prix des aliments faciles d’accès et très riches en graisse et en sucre d’autre part. Deuxième constatation : il n’y a que 7 % de surpoids chez les enfants de cadres et professions libérales, contre 25 % chez les enfants de chômeurs. Il n’y a qu’un pas pour en déduire que la pauvreté pousse à l’obésité à cause du dumping des multinationales de l’agroalimentaire.
Il faut reprendre, pour comprendre ces phénomènes, les études sociologiques (irréprochables sur le plan idéologique) analysant les images du corps et de soi-même dans les différentes catégories socioprofessionnelles pour mieux comprendre habitudes alimentaires et obésité. L’explication quantitativiste relève ici de la manipulation de données chiffrées. Ce n’est pas parce que l’on a moins d’argent que l’on mange moins sain, c’est parce que l’on n’en ressent pas l’importance au regard de ses valeurs. Ce sont ces valeurs qu’il faut faire évoluer dans les catégories sociales défavorisées, et cela avec subtilité et non en force.
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