Lundi 4 mars 2019, les entreprises Sodexo, Accor, The Adecco Group et Korian se sont réunies au sein de l’auditorium de la tour Sequana, imposant bloc de verre acquis par le groupe Accor en octobre dernier à Issy-les-Moulineaux (92). Le prétexte de ce rendez-vous professionnel de l’hôtellerie-restauration, d’aide à la personne et du recrutement ? La conclusion d’un accord prévoyant la création d’un Centre de Formation par l’Apprentissage (CFA) commun aux entreprises précédemment citées, permettant une transversalité des compétences, ainsi que la mise en place des premières formations à partir de 2020. Une ambition qui découle directement d’un projet de loi adopté par l’Assemblée nationale et publié au Journal officiel début septembre 2018. Son nom : liberté du choix de son avenir professionnel.
La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, était donc présente dans l’auditorium, accompagnée de son directeur de cabinet, Antoine Foucher, très impliqué dans l’élaboration puis la défense du texte de loi. La ministre a introduit la séance, mettant en exergue la « pénurie de compétences » ainsi que les difficultés à « recruter du personnel qualifié », notamment dans les secteurs de l’hôtellerie-restauration. « La formation par l’apprentissage doit être valorisée afin de créer une adéquation entre les demandes des entreprises et les offres de compétences de jeunes mieux formés ». Le directeur de cabinet, Antoine Foucher, a explicité les modalités techniques de création de ces CFA : « Les entreprises n’auront plus besoin d’obtenir une autorisation administrative régionale, comme c’était le cas jusqu’alors. Une certification leur sera décernée à posteriori, afin que l’Etat maintienne tout de même un droit de regard sur ce qui est entrepris en matière de formation de ses jeunes ».
Anna Notarianni (Présidente Sodexo France), Rémi Boyer (DRH Korian), Sven Boinet (DG délégué Accor) et Frédérique Plasson (DG solutions emploi et formation The Adecco Group) ont ensuite débattu au cours d’une table ronde où il a principalement été question de CFA. « Nous observons un écart important entre l’offre et la demande des entreprises », a affirmé Anna Notarianni. « La loi avenir professionnel était l’occasion d’agir sur l’ajustement des compétences. En plus des acquis techniques, il y a aussi une posture à adopter, une manière d’être et de se comporter en entreprise, ce que l’on appelle les soft skills. Le CFA travaillera sur cet aspect. Enfin, par la VAE et la formation continue, nous voulons démontrer que l’ascenseur social fonctionne toujours chez Sodexo ».
Selon le ministère du travail, 8 CFA seraient prêts à être lancés, tandis qu’une dizaine seraient encore en projet.