Début mars, Un Plus Bio et plus de 80 élus de grandes villes et territoires ont signé une tribune dans Libération sur l’exception alimentaire dans le code des marchés publics en Europe. Celle-ci soulève la question de la relocalisation de l’alimentation grâce au levier de la restauration collective.
Les signataires regrettent d’être soumis à une loi les obligeant à ouvrir des marchés publics à tous – le commerce international étant prioritaire – et entravant ainsi leur capacité d’approvisionnement de proximité en restauration collective. La collectivité « doit s’ouvrir à tous les fournisseurs européens, quand bien même des fermes se trouvent sur son territoire et pourraient répondre à d’autres aspects qui l’intéressent (transition écologique, lutte contre le réchauffement climatique, revitalisation du monde rural…). Malheureusement, les producteurs de proximité ne répondent quasiment jamais aux appels d’offres, trop lourds à gérer sur le plan administratif et taillés pour les grands opérateurs », soulignent-ils.
Pour y remédier, les signataires proposent de créer un régime d’exception alimentaire permettant la réduction des inégalités entre les territoires, tout en restant souple. Ainsi, pour chaque famille de produits, il pourrait être envisageable de choisir l’implantation géographique et d’intégrer un quota d’achats en gré à gré, à définir. « Les collectivités jetteraient un regard neuf sur la richesse et la diversité de leur environnement agricole ainsi que sur les métiers de l’alimentation (artisans, transformateurs, distributeurs). Elles auraient plus de pouvoir pour jouer sur la qualité, en faisant appel à des productions fermières, labellisées, bio, en soutenant l’installation de nouveaux agriculteurs vertueux sur leur périmètre, voire en ranimant d’innombrables friches laissées à l’abandon faute de débouchés rémunérateurs pour ceux qui ne les cultivent plus. Nous pourrions alors faire émerger la notion d’un « service public de l’alimentation » qui s’appuierait sur des producteurs dotés d’une mission d’intérêt général en tenant compte des services environnementaux rendus au territoire » ajoutent les signataires, qui estiment qu’il s’agit d’un projet fédérateur à partager entre les 27 membres de l’Union européenne. La tribune est à lire en intégralité sur le site d’Un Plus Bio. N.G.
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