A l’approche de l’élection présidentielle, dont le premier tour se déroulera le 10 avril prochain, plusieurs candidats ont d’ores et déjà formulé leurs propositions, notamment en matière de restauration collective. Alors que la loi Egalim impose dans les cantines 50 % de produits durables dont 20 % de bio, certains entendent aller plus loin. Prime à l’investissement, création d’un label, repas à 1 €, tarification sociale généralisée figurent également parmi les solutions envisagées.
Yannick Jadot (Europe Écologie Les Verts)
Le candidat souhaite proposer 100% de bio et local dans les cantines publiques d’ici 2027 et accentuer la consommation de protéines végétales, de viande locale bio et la végétalisation de l’alimentation via le levier de la commande publique. Cette mesure vise les écoles, les administrations, les universités, les hôpitaux ou encore les prisons. Le candidat évoque également dans son programme la mise en place d’une prime à l’investissement « pour accompagner les collectivités et former le personnel ». Il souhaite par ailleurs « favoriser cette transition écologique dans la restauration collective privée ».
Éric Zemmour (Reconquête)
Le candidat entend favoriser « les circuits courts en augmentant la part de produits dans la restauration collective ». Il s’était d’ailleurs exprimé sur le sujet le 7 janvier dernier à Châteaudun (28) : « Pour favoriser nos productions françaises, nous imposerons la priorité aux circuits courts dans la restauration collective publique, et notamment dans les écoles. Il n’est pas normal que dans un pays comme le nôtre, on nourrisse encore massivement nos enfants dans les cantines avec des produits importés du bout du monde, quand ils peuvent venir des fermes alentours. Car faire manger aux enfants des produits de leurs terroirs, c’est l’assurance de produits sains, d’une découverte de saveurs plus authentiques et d’un enracinement dans leurs régions et leurs paysages. »
Jean-Luc Mélenchon (France Insoumise)
Le représentant de la France Insoumise a pour objectif de servir 100% de bio et local dans les cantines scolaires et à terme d’introduire un menu 100% végétarien. « Il nous faut aussi une garantie d’accès à la nourriture pour les jeunes : 100% de l’alimentation collective en cantine scolaire bio et objectif 100% végétarien. Tout ça c’est de la planification écologique à organiser. Le pays doit apprendre à manger des protéines sans la viande. Il n’y a pas d’issue pour l’humanité sans changer de régime alimentaire », déclarait-il en septembre dernier dans une interview accordée au journal Libération.
Valérie Pécresse (Les Républicains)
La candidate suggère la création d’un label « produit en France » pour promouvoir les produits de proximité, notamment dans la commande publique. Dans un entretien pour Agra Presse le 12 janvier, elle soulignait : « Il nous faut un label du produit en France qui nous permette de valoriser, notamment dans la commande publique, les produits de proximité. Pour l’instant, la priorité locale n’est pas assurée. Compte tenu de l’impact carbone très lourd de la logistique, je considère que plus on achète local, mieux c’est. Ce doit être valorisé dans le cadre des clauses environnementales des marchés publics. »
La candidate souhaite par ailleurs arriver à 100 % des cantines publiques approvisionnées en produits locaux, y compris en bio d’ici 2027 et protéger les enfants de la pauvreté en instaurant la cantine à 1€ et en doublant l’aide alimentaire. Les restaurations hospitalière et administratives ne seraient pas en reste avec là encore un recours au local.
Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France)
Le candidat souhaite développer les circuits courts, le local et le bio dans l’alimentation et l’approvisionnement des cantines scolaires. Son autre promesse : augmenter de 30 % l’aide à la conversion en bio.
Fabien Roussel (Parti Communiste Français)
Instauration du repas à 1 € dans tous les établissements scolaires ; plats élaborés à base de produits bio et locaux ; création d’un « fond alimentaire national de dix milliards d’euros » figurent parmi les propositions du candidat. A noter qu’Emmanuel Macron a déjà mis en place le repas à 1 € dans les Centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (Crous) pour les étudiants boursiers.
Marine Le Pen (Rassemblement National)
La candidate souhaite rendre obligatoire l’utilisation de 80% de produits agricoles français dans les cantines.
Anne Hidalgo (Parti Socialiste)
La candidate propose de généraliser la tarification sociale dans la restauration collective mais aussi de mettre en place un « chèque alimentaire durable » permettant à « tous d’acheter des produits sains et locaux » et de rendre obligatoires les plans alimentaires territoriaux.
Philippe Poutou (NPA)
Dans son programme, le candidat a indiqué qu’il souhaitait développer les circuits courts et végétaliser l’alimentation.
Sources : Programmes, Le Monde, Ouest France, France Bleu, Challenges
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