Open Agrifood a organisé le 28 février dernier, lors du Salon International de l’Agriculture, un débat citoyen autour du thème « l’école peut-elle être une solution pour mieux manger ? ».
« Il est question ici d’agir et de sensibiliser le plus grand nombre ! Depuis 2 à 3 générations, force est de constater que cuisiner en famille devient de plus en plus rare, que la méconnaissance alimentaire ne cesse de croître et que l’obésité et le diabète se développent de façon préoccupante. Une prise de conscience immédiate est nécessaire ! Que l’on comprenne qu’apprendre à s’alimenter est aussi important qu’apprendre à lire, à écrire et à compter. L’éducation alimentaire au sein des programmes scolaires est une priorité pour Open Agrifood. Notre association a rédigé l’an dernier, en ce sens, un manifeste pour rappeler les 4 piliers fondamentaux de la chaîne alimentaire chez l’enfant : apprendre à cultiver, apprendre à cuisiner, apprendre à goûter, apprendre à choisir » expliquait Florence Dupraz, directrice d’Open Agrifood.
Des jeunes plein d’idées
Le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, est notamment intervenu pour répondre aux questions d’enfants compilées sous la forme d’une vidéo, tandis que plusieurs acteurs économiques ont pu partager leurs interrogations.
Conscients de la nécessité d’éviter les aliments trop gras et trop sucrés, les enfants présents ont exprimé plusieurs inquiétudes face à l’avenir. Plusieurs idées en ont découlé : organiser des ateliers « entre deux cours » pour apprendre à mieux manger et découvrir des produits, ou encore faire venir des chefs à la cantine pour partager de précieux conseils.
Un étudiant en diététique a quant à lui suggéré qu’un travail conjoint entre professeurs et diététiciens soit réalisé en classe. « Je pense qu’il faudrait que tout le monde se réunisse autour d’une table pour construire un projet global. D’avoir tous les acteurs, même de l’agriculture pour faire des interventions dans les écoles pour manger bien, local et faire attention à la planète », a-t-il indiqué.
Un enjeu de santé publique
Pour faire perdurer l’apprentissage de la cuisine, Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, a de son côté préconisé « d’avoir un moment dédié à cet apprentissage et au plaisir de faire et de partager ».
Guillaume Gomez, co-parrain du manifeste d’Open Agrifood, a tenu à remercier les enfants et à ajouter que « cette éducation à l’alimentation, ça fait longtemps qu’on la demande et personne ne nous écoutaient… Maintenant, on y revient enfin. Et si on milite pour ça, c’est pour en faire de meilleurs consommateurs. C’est un enjeu de santé publique, environnemental et social. Nous avons une responsabilité et si les enfants se posent des questions, il faut leur emmener toutes les bonnes réponses ».
Des propos appuyés par Marc Fesneau, qui a conclu en partageant son envie de faire découvrir la diversité des produits français aux plus jeunes. « Nous avons besoin de faire aussi une éducation à l’agriculture pour apprendre comment on produit. Derrière l’aliment, il y a des producteurs à mettre en avant. L’alimentation, c’est le partage, le plaisir et la convivialité. Il faut cultiver cela. » N.G.
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