Lors du dernier Forum Agores qui s’est tenu du 10 au 12 mai 2023 à Auch, le goût tenait une place prédominante dans l’ensemble des interventions. Moins abordé, le dégoût, ou « l’impact des nourritures mauvaises à penser », sur les préférences alimentaires, fut évoqué par le sociologue Jean-Pierre Corbeau.
Par Noémie Giraud
« La nourriture n’est pas seulement bonne à manger, elle est aussi bonne à penser », soulignait l’anthropologue Claude Lévi-Strauss. Une phrase reprise par le sociologue de l’alimentation Jean-Pierre Corbeau en préambule de son allocution lors du Forum Agores dans le Gers. Il explique que le goût nous renseigne sur les imaginaires d’une société, sur ce dont on a envie ou non de transmettre, sur les peurs et toutes les images du corps. « L’éducation au goût s’opère de manière sensorielle en faisant travailler notamment l’odorat et le toucher. Dans la construction du goût, nous allons mobiliser l’affectif, le ludique. Il y a une interaction entre des personnes présentes, avec l’idée de verbaliser. »
Confusion des messages
Le dégoût, lui, viendrait des messages des médias contenant des injonctions suscitant la peur et enlevant toute idée de plaisir. Il peut provenir aussi de mauvaises expériences comme l’indigestion, d’idées philosophiques ou religieuses, d’idées reçues, d’éducation ou bien encore d’interdits alimentaires. « Dans la conscience collective, l’interdit est toujours mauvais. Nous construisons en général