L’Association de l’Alimentation Durable a mené avec l’IFOP une étude sur les cantines scolaires, inscrite dans le cadre du projet « Cantines Rêvolutions : pour des cantines de rêve où les enfants se régalent ».
Près de 1 000 familles (parents et enfants du CP au CM2) ont été interrogées sur leurs habitudes alimentaires à la maison, leur perception et leurs attentes vis-à-vis de la cantine depuis octobre 2023. Les objectifs de cette enquête sont multiples : mettre en lumière les bonnes pratiques en matière de restauration scolaire ; éveiller les consciences à l’urgence d’agir sur le sujet ; mais aussi contribuer à accélérer l’engagement des différentes parties prenantes vers des cantines saines et durables.
Dans les grandes lignes, les résultats de l’enquête démontrent que, dans un premier temps, 50 % des parents se disent insatisfaits, bien que 73 % se disent obligés d’inscrire leurs enfants à la cantine. « Ce résultat appelle un changement. S’ils ne sont pas satisfaits, c’est parce que le plus souvent, ils ne savent pas comment la cantine de leurs enfants fonctionne », souligne Marie-Pierre Membrives (Association de l’Alimentation Durable). Pour 2/3 des enfants, aller à la cantine est un plaisir, mais uniquement parce qu’ils y retrouvent leurs amis, et non pour les repas servis. « Souvent, ils n’aiment pas y aller aussi à cause du bruit et du trop peu de temps qu’ils ont pour se restaurer. »
Le pain, trop souvent substitut
Les quantités sont aussi pointées du doigt : 55 % des parents estiment que leurs enfants n’ont pas assez à manger. Une information confirmée par 1/4 des enfants répondants, notamment chez les plus grands. En outre, 82% de ceux qui ne terminent pas leur repas indiquent que c’est parce qu’ils ne le trouvent pas à leur goût. Des constats qui appellent à un ajustement des portions et à une réflexion sur les préférences des élèves.
Enfin, 68 % des enfants se tournent régulièrement vers le pain comme substitut aux plats servis, d’où la nécessité de proposer des plats plus variés et attractifs. A ce titre, 62% des parents souhaiteraient que les cantines préparent des repas sans produits ultra-transformés, prônant des aliments frais, locaux et de saison et une cuisine « maison ».
L’Ifop et l’association proposent de mettre le questionnaire à disposition des collectivités pour leur permettre de réaliser des diagnostics à l’échelle locale et de déployer des plans d’action adaptés. « L’ensemble des données seront aussi partagées aux ministères concernés afin de nourrir des réflexions plus globales desquelles découleront des actions spécifiques. Le but étant que les enfants aiment la cantine et souhaitent y aller, mais cette fois pour la qualité des repas. »
La présentation des résultats de l’étude a été suivie par une table ronde et un échange de bonnes pratiques. Pour prendre la parole, divers représentants des différents modes de gestion des cantines scolaires, dont la marraine de l’association, Evelyne Debourg, élue Meilleure Cantinière de France, ainsi que des représentants du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire sont intervenus. N.G.
Vous pourrez retrouver un article complet dans le prochain numéro du magazine Restauration Collective (n° de mai) !
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