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Plusieurs acteurs de la restauration collective et du monde agricole se sont retrouvés ce 25 février 2025, lors du Salon de l’Agriculture, autour d’une table ronde organisée par la FNSEA intitulée « Restauration collective : entre engagements et défis pour la valorisation d’une agriculture durable sur nos territoires ».
Après avoir rappelé les principaux chiffres de la restauration collective et mis en évidence son caractère social, ainsi que sa pluralité, le cadre réglementaire de la loi Egalim a également été évoqué, et notamment la place du local. Isabelle Aprile, présidente du SNRC, a rappelé que juridiquement, elle ne peut pas être prise en compte. Cependant, le local est majoritairement demandé par les clients des SRC et par la gestion directe. « Des partenariats peuvent alors être noués avec des coopératives, avec des labels comme Bleu-Blanc-Cœur, pour concilier cette demande tout en répondant aux exigences légales. Grâce à cela, nous avons une puissance d’achat nous permettant d’accompagner le développement des producteurs », poursuivait-elle. Une demande de clarté sur certains objectifs afin de les rendre plus facilement applicables, comme le coût affecté aux externalités environnementales, a été effectuée, dans le but d’éviter les contentieux.
Continuer d’avancer sur le bio
De son côté, Brice Guyau, président de la commission bio de la FNSEA, a insisté sur le fait que la restauration collective ne devait pas lâcher les objectifs demandés par la loi Egalim. « Il s’agit du premier acteur qui peut faire redémarrer la filière, j’en suis persuadé. Plus les convives verront du bio dans leurs restaurants d’entreprises, par exemple, plus ils auront le réflexe de se tourner vers lui pour leur consommation personnelle. »
Par ailleurs, la volonté politique a été plusieurs fois évoquée, avec le souhait partagé par tous les acteurs d’avoir une meilleure valorisation de l’agriculture. Daniel Rocher, président du SNERS, a par ailleurs insisté sur ce point, en mettant en évidence que c’est « le courage et la volonté des dirigeants de collectivités, des administrations et des entreprises qui doivent donner une vraie priorité à la santé, via la restauration collective. Mais c’est aussi la responsabilité du gouvernement d’élaborer des lois comme Egalim, des recommandations vraiment réalisables, avec l’organisation et les moyens qui vont avec ».
Un enjeu de santé public
Enfin, la santé a aussi été au cœur du débat avec la mise en avant du coût des dépenses de santé liées à une alimentation déséquilibrée en France : 125 milliards d’euros, soit 25 % du budget de la Sécurité Sociale. « En France, 50 % des adultes sont en surpoids. Les pays n’ayant pas de système de restauration collective accessible dès le plus jeune âge, connaissent un taux d’obésité plus important. La restauration collective est donc un levier pour réduire les impacts d’une alimentation déséquilibrée. Nous souhaitons réellement que le ministère de la Santé reconnaisse ce lien et se dise que la restauration collective n’est pas une dépense, mais bien un investissement pour réaliser des économies sur les frais de santé », relatait Anne-Marie Denis, vice-présidente de la Commission Chaîne Alimentaire de la FNSEA.
Pour conclure, Jordy Bouancheau (Jeunes Agriculteurs) a appuyé sur le fait qu’il était nécessaire « d’enclencher le dialogue avec les personnes n’atteignant pas les objectifs Egalim, pour les inciter à aller plus loin ». N.G.
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