Le 14ème forum de la restauration municipale qui a lieu à Epernay du 7 au 9 juin a retenu pour thème central : l’identité nationale éducative et sociale. Sujet lourd s’il en est. La restauration municipale a pu maîtriser le grand bond technologique qui lui était imposé par l’environnement économique et social en bouleversant ses méthodes de production, ses outils ainsi que la formation de ses personnels. Cela en un peu moins de quinze ans.
Mais elle n’a pu régler les pesanteurs sociologiques qui sont attachées à un sujet aussi sensible dans la population que la nourriture de ses jeunes enfants.
Elle a toujours été tiraillée entre la vision sociale héritée du xixe siècle : venir en aide aux nécessiteux, et les contraintes budgétaires. Tiraillée aussi entre la fonction nutritive simple et l’éducation nutritionnelle qui influent sur les habitudes de vie des familles et qui forcément empiètent sur leurs prérogatives.
Tous ces tiraillements ont abouti à ce que l’Etat ne veuille jamais se saisir directement du problème de la restauration des jeunes enfants soit pour le réglementer, soit pour le prendre en charge. D’où l’extrême diversité des réponses régionales et locales qui ont été apportées à ce problème.
Alors que ces pesanteurs subsistent, la restauration municipale voit se profiler de nombreux défis comme celui de la sécurité alimentaire, alors même qu’elle venait de résoudre définitivement les problèmes de l’hygiène.
Il est clair que les gestionnaires, toujours confrontés à la lancinante question des budgets, ne pourront pas se reposer sur leurs lauriers et devront penser un autre bouleversement, celui de la traçabilité et de la sécurité.