La défense d’une bonne alimentation et un retour aux bases de la cuisine sont une évidence pour cette historienne des nourritures et du goût. Auteur d’ouvrages sur le vin et les légumes, et du blog « Boire et manger, quelle histoire ! », Ségolène Lefèvre mise sur le bon sens pour privilégier le goût et la saisonnalité, trop absents de notre société d’aujourd’hui. Quels ont été les grands tournants dans l’alimentation de l’homme ?
Il faut d’abord remonter à la préhistorique. La 1ère grande étape a été la domestication du feu, au Paléolithique inférieur, environ 800 000 ans avant JC, permettant notamment de cuire les aliments. Puis la sédentarisation et la naissance de l’agriculture, à la période néolithique, qui ont permis aux hommes d’avoir une nourriture de meilleure qualité, plus variée, avec une organisation de la société. Entre – 8 000 et – 4 000, on a commencé à cultiver partout, en Mésopotamie particulièrement. En Chine et en Amérique, c’était même plus tôt. Soulignons ensuite la période de la fin Renaissance et du début de l’âge classique, avec la découverte du Nouveau Continent, qui marque aussi le début de la chasse aux épices. Avant, le monde était plus étroit, puis l’on a assisté à une ouverture, avec des échanges plus importants et une sorte de mondialisation de la nourriture…
À la fin du XVIe siècle, le potager – l’ancêtre de notre fourneau – a permis de cuisiner séparément les aliments. Au