Alors que la 5ème Journée nationale de l’alimentation en établissements de santé (JNAES) est prévue le 13 juin 2019 sur le thème « Pour une assiette santé responsable », une table ronde a été organisée le jeudi 21 juin dernier à l’Hôtel Scipion de l’AP-HP pour annoncer son lancement. Le thème du jour avait trait à la mise en œuvre de la loi Agriculture et Alimentation en restauration hospitalière et médico-sociale. Animée par Didier Girard, chargé de mission du réseau interprofessionnel Restau’Co, la table ronde a été l’occasion de réunir aussi bien des élus politiques que des acteurs de terrain.
Cédric Prévost, sous-directeur de la DGAL, a expliqué les grands axes du projet de loi Agriculture et Alimentation. « Le titre 2 de cette loi porte sur les mesures en faveur d’une alimentation saine, durable et accessible à tous, a-t-il affirmé. En début d’année, ce titre ne comportait que 5 articles. Aujourd’hui, il en comporte plus de 50, ce qui démontre la passion que suscite cette question (…) L’article 11, relatif à la restauration collective, est décisif, puisqu’il stipule que 50% de produits bios et locaux devront être utilisés en restauration collective d’ici 2022. » Il a aussi indiqué que de nombreuses références aux projets alimentaires territoriaux (PAT) apparaissaient dans la loi, destinées à encourager et favoriser l’approvisionnement local au sein des collectivités territoriales.
Marc Bouche, adjoint au responsable du programme PHARE de la DGOS, et Karine Boquet, secrétaire interministérielle au CNA, se sont accordés pour affirmer qu’il était irresponsable de faire des économies sur le budget alloué à la restauration au sein des hôpitaux et établissements de santé. « Il faut faire des marges ailleurs et sortir de la contrainte économique », a argué le premier.« L’alimentation ne doit pas être une variable d’ajustement en restauration hospitalière, car elle n’est pas dissociable des soins. » De son côté, Karine Boquet a rappelé que l’hôpital avait le devoir de (bien) nourrir ses patients : « Dans le mot hôpital, il y a hospitalité. Si des économies sont à faire, c’est plutôt dans le gaspillage, car nous savons que plus d’1 kg de nourriture par jour et par patient finit à la poubelle ».
Florence Méa, directrice adjointe de l’Agence bio, a rappelé à quel point l’essor de la demande de produits issus de l’agriculture biologique était important, chiffres à l’appui : « 82% des Français font confiance aux produits bio, et 26% déclarent avoir l’intention d’augmenter leur consommation de bio. » Enfin, Patrice Raveneau, chargé de projet Mon Restau Responsable®, a éveillé les consciences et appelé tous les acteurs de la restauration collective à prendre leurs responsabilités sur la base du volontariat et de la volonté de progresser.
Pour rappel, la JNAES est organisée par les associations AFDN, UDIHR et ACEHF, avec le soutien de Restau’Co. Elle est destinée à encourager les pratiques alimentaires responsables en établissements de santé, en sensibilisant notamment les professionnels à l’approvisionnement local et aux signes de qualité, et en favorisant une meilleure compréhension des enjeux, objectifs et contraintes de cette restauration de collectivité auprès du grand public.
Un menu déjeuner responsable et équilibré est proposé ce jour-là dans tous les établissements de santé et médico-sociaux participants, accompagné d’un concours, d’affiches et autres supports de communication, d’animations, etc., pour marquer l’événement.
22 juin 2018