Le 28 février était l’occasion pour la FNSEA, la CGI, le Geco Food Service, la Coopération Agricole, le Réseau restau’Co, le SNERS et le SNRC de se réunir lors du Salon de l’Agriculture afin de rebondir sur leur tribune parue quelques jours auparavant dans Les Echos et intitulée « La Restauration Collective en danger ».
L’occasion pour eux d’interpeller les pouvoirs publics et de réitérer leurs demandes. En effet, tous les signataires s’accordent sur le manque de budget pour continuer à maintenir les filières à flot et à approvisionner au juste prix la restauration collective.
À cela s’ajoutent l’inflation mais aussi la crise en Ukraine qui pourrait impacter les coûts des produits. « Cela veut dire encore des hausses de prix qui vont être demandées à la restauration collective par ses fournisseurs, une restauration collective qui n’a pas les moyens et qui est déjà très impactée par le code de la commande publique », indique Sylvie Dauriat, présidente de Restau’Co.
Pour tous les signataires, il est important d’insister sur le fait que toute la filière est dans une impasse matérielle et budgétaire pour continuer à être engagée dans une restauration sociale et sociétale.
Daniel Rocher, président du SNERS, souhaite également attirer l’attention sur le fait que la restauration scolaire, qui représente 50 % de la restauration collective, ne doit compter que sur 1,80 € de coût matière pour faire un repas. « Personne n’est capable de cela. Et en amont, cela oblige le producteur à vendre à un prix très bas, ce qui n’est pas tenable pour lui non plus. De plus, il est très difficile de négocier avec des indices aussi bas que ceux que l’on connaît aujourd’hui. Ce qui entraîne parfois la rupture des contrats avec nos adhérents. »
Les organisations souhaitent donc « réfléchir à des révisions de prix qui soient beaucoup plus rapprochées dans le temps et à la création d’une cotation dans le domaine de l’épicerie et des produits réfrigérés entre autres », estime Eric Juttin, responsable grands comptes et marchés publics.
Selon eux, les budgets doivent être réorientés afin que toute la filière puisse avoir une juste rémunération.
Les signataires réclament également une communication très forte de la part des décisionnaires dans la commande publique afin de sensibiliser les acheteurs sur la nécessité de la souplesse de l’exécution des contrats en cours, mais aussi du dialogue et de l’arbitrage dans les budgets. « Il y a des producteurs agricoles qui sont en train de se désengager de la restauration collective. Si nous ne donnons pas un signal fort pour remettre un peu d’argent dans l’achat de denrées alimentaires, ils ne sèmeront plus leurs cultures, car ça n’aurait pas de sens de produire des volumes pour la restauration collective alors que l’on ne peut plus vendre à un prix décent. Et c’est normal », continue Sylvie Daurat.
Pour conclure, tous estiment qu’en l’absence de changement, des milliers d’agriculteurs mais également des entreprises de restauration et transformateurs disparaîtront d’ici un ou deux ans. N.G.
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