La Fondation Daniel et Nina Carasso dévoilait début juillet les 11 lauréats de son appel à projet Nourrir l’avenir.
Cette année encore, elle continue d’encourager les innovations et solutions émergentes afin de concourir à l’accès à une alimentation saine et respectueuse pour tous. Le tout en ayant à cœur les enjeux de justice et de sécurité sociale alimentaire, thématiques majeures de cette 3e édition. Parmi les 101 candidatures, 11 projets ont été sélectionnés et soutenus à hauteur de 450 000 €.
« Afin de faire face aux urgences alimentaires actuelles, il est nécessaire de soutenir des projets qui remettent profondément en question le paradigme dominant via des solutions innovantes et de rupture. C’est pourquoi nous avons lancé il y a 3 ans l’appel à projets Nourrir l’avenir qui vise à soutenir financièrement ce type d’action. Cette année, nous avons également décidé de proposer un accompagnement spécifique pour 4 projets supplémentaires, via notre offre CARTAE, autour de leur gouvernance, leur modèle économique, leur vision stratégique de long terme, leur traitement des données… afin de consolider leur fonctionnement et leur assurer un avenir pérenne. 2 de ces projets ont été imaginés lors des dernières Rencontres de l’Alimentation Durable durant lesquelles des participants de la société civile, des collectivités locales et du monde de l’entreprise, étaient réunis pour faire émerger des idées de projets collectifs afin de répondre à des besoins prégnants et non couverts. La Fondation est attachée à la mise en réseau, au partage des connaissances et pratiques et la structuration de projet en commun afin de casser les silos et, in fine, participer pratiquement au changement de système », analyse Guilhem Soutou, responsable de l’axe Alimentation Durable à la Fondation Daniel et Nina Carasso.
Le jury, composé d’experts bénévoles a par ailleurs mis en avant les expérimentations territoriales luttant contre la précarité alimentaire.
Et pour la deuxième fois dans le cadre de cet appel à projet, la Fondation a fait le choix de croiser le levier de la subvention destinée aux projets éligibles au mécénat, et celui de l’investissement à impact pour soutenir les jeunes entreprises concourant à la transition agroécologique et alimentaire.
Les 11 lauréats :
– Vrac & Cocinas : expérimentation de Sécurité sociale alimentaire (SSA) à Montpellier en s’appuyant sur une assemblée citoyenne en co-responsabilité avec les pouvoirs publics ;
– Cocagne Alimen’Terre : expérimentation de SSA auprès de 200 familles dans deux quartiers prioritaires de Toulouse ;
– GESRA (Groupement des épiceries sociales et solidaires en Rhône-Alpes) : ce dernier coordonne une gouvernance partagée avec des producteurs, des associations issues de l’aide alimentaire et un collectif de tiers financeurs (citoyen, privé et public). Il centralise une plateforme logistique mutualisée et des bureaux communs au réseau pour créer des économies d’échelle et faciliter les coopérations ;
– Secours Populaire 63 : dans le cadre du projet Territoire Zéro Chômeur de Clermont Ferrand, SPF 63 monte une entreprise à but d’emploi visant à embaucher en CDI des personnes en insertion et développer une activité de maraîchage bio permettant d’approvisionner et de multiplier les marchés pop’solidaires. Lancés à la fin du 1er confinement, ils ont permis à des milliers de foyers précaires d’accéder à des produits frais, locaux et de qualité, contre une participation financière symbolique ;
– La Jardinière : en Rhône-Alpes, La Jardinière propose de soutenir les collectifs de production agricole : elle construit un parcours d’accompagnement dédié aux projets collectifs, facilite leur installation et anime une communauté de collectifs ;
– CPIE Belle-Ile-en-Mer : afin de favoriser le développement et le maintien de l’agriculture sur Belle-Île-en-Mer, le Centre permanent d’initiatives pour l’environnement souhaite mettre en place une concertation de tous les usagers du territoire afin de mener des actions concrètes de gestion partagée de la faune sauvage. Cette approche méthodologique fera partie d’un échange collaboratif avec les autres îles du réseau RAIA (Réseau Agricole des Iles Atlantiques) ;
– Les Anges Gardins : cette structure d’insertion située à Loos-en-Gohelle (62), propose l’instauration d’une Régie de services écologiques pour dépolluer les sols sur 2 sites pilotes (14 ha), installer des agriculteurs, régénérer les sols et leur biodiversité dans les Hauts-de-France ;
– À table citoyens : dans une logique d’incubation et de transmission de savoir-faire, A table citoyen lance Thermostat : un espace dédié aux entrepreneurs leur permettant d’avoir accès à des outils logistiques et de production, prestations à façon, livraisons mutualisées, ainsi qu’à des formations et de l’échange entre pairs ;
– L’Inrae, qui étudie les modalités d’éducation au sensible en biodynamie, à partir des formations proposées par le Mouvement d’Agriculture Biodynamique puis accompagne l’enseignement agricole et la recherche agroécologique pour y renforcer cette approche sensible ;
– Terres Citoyennes Albigeoises, qui teste un circuit de valorisation des biodéchets de la restauration collective albigeoise en les transportant et les compostant directement dans les fermes maraîchères autour de la ville, sans plateforme centralisée et en accompagnant les maraîchers ;
– Pleine Mer, qui crée « Mer de lien », un système de financement basé sur l’épargne citoyenne pour soutenir l’installation de pêcheurs artisans pratiquant des techniques de pêche durables.
N.G.
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