La précarité étudiante, en particulier sur le plan de l’alimentation, est à nouveau mise sur la table. Cette fois-ci, c’est la Fage (Fédération des associations générales étudiantes), le principal syndicat étudiant, qui tire la sonnette d’alarme dans une étude basée sur 7 500 répondants et dévoilée le 10 janvier dernier.
Elle révèle que 19% des interrogés ne mangent pas à leur faim, soit 28% d’étudiants boursiers et 16% de non boursiers. Pire, ils sauteraient en moyenne 3,5 repas par semaine, à cause du coût élevé des denrées. En effet, selon la Fage, les consommables alimentaires auraient augmenté de plus de 15% entre 2022 et 2023. Résultat : 49% des étudiants ne peuvent pas s’offrir des produits frais chaque semaine et ils mangent alors peu et mal.
L’alimentation est, bien souvent, considérée comme une variable d’ajustement face à d’autres coûts incompressibles tels que le loyer, souligne en outre Sarah Biche, vice-présidente chargée des affaires sociales de la Fage.
Etendre le repas à 1 € et les jours d’ouverture
Face à ces constats, le syndicat souhaite que le dispositif du repas à 1 € soit étendu à tous les étudiants. Il demande également l’ouverture de tous les restaurants universitaires le soir et au moins le samedi (actuellement, 85% de ces structures sont fermées le week-end et 72,7% le soir). Autre problématique : nombre d’étudiants (29%) doivent faire plus de 30 minutes de trajet, aller-retour, pour pouvoir se restaurer dans l’un de ces établissements.
La mise en place d’une convention de don avec des associations d’aide alimentaire habilitées et/ou avec les AGORAé (vie de lieu étudiant permettant de bénéficier d’une aide alimentaire et d’un suivi social) a aussi été réclamée, ainsi que le développement d’une « sécurité sociale de l’alimentation ».
Comme le rappelle la Fage, cette précarité ne se limite pas à l’alimentation. Ainsi, 37% des étudiants souhaitant obtenir un logement au Crous n’y parviennent pas. D’autres (32 %) ne souhaitent tout simplement pas y vivre, en raison de la vétusté des habitations proposées. Enfin, 41% des étudiants sont contraints de travailler en parallèle de leurs études pour pouvoir faire face à leurs dépenses, pointe le syndicat. N.G.
>À LIRE AUSSI…
Les dernières actualités du secteur