Le 17 janvier dernier, le Sénat a adopté un amendement décrétant la suppression de l’Agence Bio, créée en 2001, avec l’aval de la ministre de l’Agriculture. Cette menace a provoqué une onde de choc dans le secteur de la filière bio. Une décision fragilisant encore davantage une filière déjà sous-tension selon la FNSEA.
Si Jean Verdier, le président de l’Agence Bio, s’est dit « estomaqué » auprès de Libération, la FNAB a dénoncé « l’inconsistance du Gouvernement sur les questions agricoles », dans un communiqué datant du 20 janvier. Elle s’insurge également de ce manque de cohérence politique, à quelques jours du lancement d’un programme promotionnel visant à relancer la consommation du bio, en amont du Salon de l’agriculture 2025. « Venir nous expliquer en pleine crise de la bio qu’il faut supprimer l’acteur chargé de promouvoir nos produits, c’est pour le moins osé. Depuis trois ans, nous avions l’impression d’être rentrés dans un processus collaboratif de recherche de solutions qui vient d’être mis à terre » s’inquiète Philippe Camburet, président de la FNAB.
Une décision jugée scandaleuse
Une décision prise, selon la FNSEA, sans aucune consultation préalable des organisations professionnelles agricoles. Dans un communiqué posté sur X, elle estime qu’il est « indispensable de préserver les moyens qui lui sont dédiés et d’accompagner les filières bio et les agriculteurs qui s’engagent dans cette voie ». Joignant leurs voix à la fédération, les Jeunes Agriculteurs, eux, demandent au gouvernement de conserver un budget pour accompagner au mieux les agriculteurs dans les secteurs en crise, malgré le « rabot de 285 millions d’euros sur le budget agricole mis en discussion au Sénat ».
De son côté, Générations Futures, inquiète des derniers chiffres sur la pollution des eaux par les pesticides et l’effondrement de la biodiversité rurale, réclame même la démission de la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, déplorant une décision « totalement scandaleuse ». Selon les données rapportées par Interbio Bretagne, cette suppression reviendrait à mettre fin à la promotion d’outils permettant d’atteindre les 20 % de produits bio dans la restauration et aux co-financements européens obtenus à cet effet.
L’amendement bientôt examiné
À noter que le sénateur Laurent Duplomb a expliqué son amendement en affirmant vouloir regrouper l’agence au sein de FranceAgriMer. Une façon de faire des économies « et de trouver des moyens supplémentaires pour favoriser l’agriculture dans sa globalité », rapporte Libération. Le projet d’amendement sera examiné dans les prochains jours en commission paritaire mixte des deux assemblées. N.G.
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