Déposée à l’Assemblée nationale par la députée Brigitte Allain, la proposition de loi visant à favoriser l’ancrage territorial de l’alimentation a été votée à l’unanimité en janvier dernier puis a été sévèrement amendée lors de son passage au Sénat. En effet, l’article n°1 qui visait à introduire dans la restauration collective publique dès 2020 « 40 % de produits issus de l’alimentation durable, locaux, de saison, signes de qualité » stipule désormais d’introduire une proportion de produits bio liée aux « capacités de production locale ». Avec détermination la députée de Dordogne a intégré cet article au projet de loi Égalité Citoyenneté adopté en première lecture à l’Assemblée nationale le 6 juillet dernier. Alexianne Lamy : Pouvez-vous revenir sur la genèse de la proposition de loi visant à favoriser l’ancrage territorial de l’alimentation ?
Brigitte Allain : Suite à la loi d’avenir pour l’alimentation, l’agriculture et la forêt qui a été votée en octobre 2014, j’ai déposé différentes propositions d’amendements au nom des écologistes dont celle d’intégrer le projet alimentaire territorial dans la loi. Ce dernier est une démarche volontaire co-construite, visant à relocaliser l’économie, l’agriculture et les services, pour s’orienter vers un système agricole et alimentaire respectueux de l’environnement, de la santé et créateur de lien social. Les propositions ont été adoptées mais il manquait des éléments pour qu’elles voient le jour. J’ai alors proposé au président de la Commission des affaires économiques d’être le rapporteur d’une mission d’information