Manger un repas composé de plusieurs plats chauds assis dans une salle confortable avec de la vaisselle en porcelaine et des couverts en métal, et boire dans un verre risquent peut-être de devenir un luxe d’ici à quelques années.
Aux Etats-Unis, pays particulièrement riche, ou en Scandinavie, c’est une réalité, le repas traditionnel à la française est plutôt assimilé à la restauration commerciale de standing.
En Europe du Sud, le repas de midi sur les lieux de travail ou à l’école est de plus en plus rarement pris à table et de façon complète. En Grande-Bretagne, il est en voie de disparition, mais ce sont les Anglais, et même un lord, qui ont inventé le sandwich.
Si la France se raccroche à son schéma traditionnel de repas, le coût en apparaît comme de plus en plus lourd. Pour plusieurs raisons liées au renchérissement important du coût de la main-d’oeuvre. Lorsque l’on baisse le temps hebdomadaire de travail et que l’on augmente les jours de congés, un service comme la restauration – très manuel – revient de plus en plus cher.
Dans le même temps, les gens qui consomment ces repas sont de moins en moins présents sur leurs lieux de travail ou d’études. Les installations, cuisines et salles, sont de moins en moins fréquentées et coûtent plus cher rapportées aux nombres de repas servis. Plus une usine ou un centre administratif est automatisé, plus il est logique ou tentant d’automatiser la restauration du personnel. Pour le moment, la distribution automatique (DA) concerne surtout les boissons, la confiserie biscuiterie et la sandwicherie. L’automatisation des plats chauds semble bien difficile. Mais on peut penser que les modes de consommation alimentaire vont réduire l’importance du plat chaud.
Dans les hôpitaux et dans les universités, la distribution automatique commence à prendre une place croissante.
Durant combien de temps la restauration collective pourra ignorer la montée en régime de la distribution automatique ?
Pas très longtemps. A elle de récupérer ce mouvement.