Nous présentons dans ce numéro notre enquête sur les sociétés de restauration paraissant habituellement en avril, et les chiffres de l’année 2019 trouvent un écho particulier avec des projections 2020 bouleversées. La pandémie du Covid-19 est passée par là, et ses répercussions ont atteint tous les pans de la vie économique et sociale. En France, les sociétés de restauration ont subi de plein fouet l’impact de cette crise sanitaire. En scolaire et en entreprise, les prestations sont passées à des portions congrues pendant les deux mois où le pays a été mis sous cloche. La santé et les Ehpad sont des secteurs restés en grande partie actifs, mais dans des conditions drastiques de sécurité et d’hygiène, avec des protocoles renforcés et des personnels fortement mobilisés. Passé le choc, il a fallu réagir rapidement. Petites sociétés et grands groupes ont chacun à leur niveau géré les priorités des premières semaines, et définissent les prochaines. Le restaurant d’entreprise, lieu d’échange, de convivialité, multipliant les offres et concepts, devenu parfois ces dernières années un espace modulaire tout au long de la journée, a aujourd’hui changé de visage. Qu’en sera-t-il demain ? La cantine scolaire, espace de sociabilité par excellence, doit aussi garder ses distances et fait face aux disparités du retour à l’école. Repenser la restauration, offrir de nouveaux services : l’après-Coronavirus se prépare dès maintenant, malgré les incertitudes de la reprise en entreprise, les limitations d’accueil dans les établissements scolaires et la complexité de prévoir une rentrée aux contours encore flous. La période estivale sera celle des tests et de la réflexion pour réorganiser une restauration collective qui aura toujours sa place. Les besoins sont là. La forme et le fond se confrontent à des exigences jusqu’ici inconnues. Mais les acteurs du secteur, entre prudence et nécessité, font preuve de volonté et de lucidité pour aller de l’avant.
Karine Averty
Rédactrice en chef