Le défi est ambitieux. Face à l’ampleur du gaspillage alimentaire, la France s’est mise en ordre de bataille – comme ses voisins européens – pour contrer le fléau du gaspillage alimentaire. Après la disposition réglementaire de 2016 spécifiquement sur le sujet, cette lutte est au cœur de la loi Egalim, avec la mise en œuvre d’un diagnostic obligatoire et des outils d’aide à la planification. Si la grande distribution est depuis longtemps un acteur impliqué (y trouvant un intérêt souvent plus économique qu’éthique), la restauration collective multiplie aussi de son côté les actions ces dernières années, à petite et grande échelle. Car il s’agit bien d’opérer à tous les niveaux, comme nous le montre notre dossier du mois : d’une petite à une importante municipalité comme Saint-Denis, en passant par le secteur santé/médico-social (dont les initiatives exemplaires ont été récompensées lors des JNAES) et la restauration d’entreprise, avec l’engagement collectif mené à Paris La Défense, audit et charte à l’appui. Comme souvent, les moyens humains, techniques et financiers sont attendus pour accompagner le changement, mais beaucoup de bonnes pratiques ne nécessitent pas d’investissement démesuré. Avec du bon sens, des idées et de la volonté, on fait déjà beaucoup. Les mentalités ont évolué, les nouvelles générations vont intégrer pleinement l’antigaspi dans leur quotidien, personnel et professionnel. Mais il faut « s’accrocher » et poursuivre la formation, la pédagogie et la prévention avec ténacité. La bataille n’est pas encore gagnée ! Et surtout, elle nécessite une vigilance de tous les instants, qui fait de chacun un maillon essentiel de cette chaîne appelée à se transformer en cercle vertueux.
Karine Averty
Rédactrice en chef