© K. AVERTYnoté Saadi Lahlou et «l’expérience de chacun est indissociable de l’expérience collective». On parle donc de représentation sociale, qui est une population de représentations individuelles et «se comporte comme un tout, car les représentations individuelles, un peu comme les espères animales, se reproduisent les unes à partie des autres, par la transmission, l’enseignement, l’expérience commune». La publicité manipule les représentations (pour vendre des produits), l’éducation nutritionnelle aussi (pour se conformer au «bien manger»). «Les changements sont lents» et «la communication seule ne suffit pas». Pour les rendre «possibles et durables», il faut changer les populations, pas uniquement quelques individus. Les personnes doivent être impliquées, en associant la pratique au discours.
Interférence des messages
D’ailleurs, on constate en général qu’un discours rationnel n’est pas efficace. Le sociologue Claude Fischler parle de «cacophonie diététique». Nous avons des «routines» car c’est compliqué de «re-raisonner» à chaque fois et les messages multiples interfèrent. Il ne faut pas non plus «aller trop loin, trop vite» selon Saadi Lahlou, car «quand les dégâts doivent être réparés, il y a confusion». Les évolutions passent par la construction de modèles nouveaux en tenant compte de tous les paramètres induits par l’activité alimentaire.